Membre du Mois: Sebastien Puiatti

Quand et pourquoi as-tu commencé le CrossFit?

En 2016, avec ma femme. On cherchait un sport à haute intensité que l’on pourrait faire ensemble ; dû à sa nature scalable, le CrossFit correspond parfaitement à ce qu’on cherchait.

Que fais-tu dans la vie ?

Je travaille au “Service de relève de parents de personnes handicapées », une organisation qui accompagne les familles avec des enfants en situation de handicap mental. Je travaille principalement avec des adolescents. C’est un nouveau domaine pour moi ; j’étais photographe et motion graphics artist avant.

Quel âge as-tu ?

40 ans depuis mars dernier.

D’où viens-tu ? Depuis combien de temps vis-tu à Genève ?

Je suis né et ai grandi à Genève. Mes parents viennent d’Espagne et d’Italie.

Pourquoi as-tu suivi le séminaire de formation de CrossFit adaptatif ?

J’étais en train de perdre ma motivation au travail, et voulais faire quelque chose de nouveau. Puis j’ai vu une vidéo d’une femme atteinte de paralysie cérébrale qui faisait une version adaptée des WODs de l’Open 2018 ( https://www.facebook.com/CrossFitGames/videos/1907570195951496/ ), ce qui m’a abasourdi. Le fait qu’elle faisait le WOD dans sa box et était une athlète de la communauté comme les autres, et pas isolée dans une division « spéciale » ou « handicap » a été une révélation. J’ai commencé à suivre les athlètes adaptifs sur les réseaux sociaux et à m’intéresser au sujet.

Un de mes clients à l’époque était Insieme, une association de soutien aux familles de personnes en situation de handicap mental, et c’était un environnement de travail dans lequel je me suis senti très à l’aise. De fil en aiguille, j’ai décidé de me ré-orienter dans le domaine du Sport Adapté. Je suis en ce moment différentes formations continues dans les domaines du sport, et du travail avec personnes en situation de handicap, et le séminaire de CrossFit Adaptive Training est une des étapes de cette ré-orientation.

Qu’as-tu appris?

 Le programme “Adaptive Training” vise à réduire les limitations et à augmenter la capacité de travail pour les athlètes en situation de handicap physique. Cet objectif n’est pas spécifique à la performance sportive, et est applicable à la vie de tous les jours pour la personne concernée. C’est là où l’aspect dit « fonctionnel » du CrossFit prend tout son sens, à mon avis.

« Adapted » ne veut pas dire « Scaled ». Un Wall Ball à un bras ou un 2K au rameur sans utiliser les jambes deviennent des exercices complètement différents et donc doivent avoir un Rx, Points de Performance et Standards différents. Le cours est aussi très pratique, avec des WODs exécutés avec une simulation de différents types de handicap, l’apprentissage de mouvement avancés comme des split snatches à un bras, et quelques astuces pour adapter l’équipement aux besoins des athlètes.

Le plus important selon moi est l’importance accordée aux raisons et moyens d’assurer que les Athlètes Adaptifs fassent partie intégrale de la communauté, et ne soient pas une niche ou une division spéciale dans la box. Sur ce dernier point, CrossFit est dans une position unique par rapport à beaucoup d’autres sports.

Parles-nous de William et de ton travail avec lui ?

William est un adolescent de 14 ans, qui aime beaucoup bouger, est très actif, adore les Super Héros, et comme beaucoup d’adolescents veut faire partie d’un groupe, devenir autonome, être plus confiant et prouver qu’il peut accomplir des choses. Il est né trisomique 21. Ses parents voulaient qu’il fasse une activité sportive hors de son environnement habituel, qui est principalement composé de thérapeutes et d’activités avec d’autres ados en situation de handicap mental.

J’ai donc proposé qu’il essaie le CrossFit. Nous avons organisé une séance d’introduction avec Titouan, et maintenant William vient tous les mercredis à 1227 pour s’entrainer avec moi, et est coaché tour à tour par Tristan, Mary et Jon. Bien qu’on lui ait fait un programme sur mesure pour améliorer sa condition physique, l’objectif est pour lui d’avoir le physique, la confiance et le mental pour participer à des cours réguliers, même si dans un premier avec l’aide d’un training partner dédié. On y va petit à petit ; c’est un but à long terme et on prendra le temps qu’il faut pour y arriver.

En dehors de cette formation, que fais-tu de ton temps libre?

Je suis un super geek ; jeux, films, figurines vintages, tout ça. Sérieux, il me manque juste un doctorat pour être un personnage de « Big Bang Theory ».

Je suis également musicien, et j’ai pas mal tourné ces dernières années, mais c’est une activité que j’ai laissé de côté pour le moment. J’ai été guitariste dans The Erkonauts, un groupe de metal, et entre 2014 et 2017 nous avons passé pas mal de temps sur la route, aux US, en Europe et en Asie, et avons sorti deux albums studio. Un de mes meilleurs souvenirs est le Spring Scream 2015, qui est un peu le Woodstock Taiwanais ; on a traversé le monde juste pour un concert là-bas pendant le week-end de Pâques. Ca en valait vraiment la peine, le festival était incroyable. Mais ce genre de vie peu vite devenir usant, et j’avais besoin d’une pause.

Je fais également du bénévolat chez AGIS, une association qui propose des activités aux personnes en situation de handicap mental, et je suis en train de restructurer leur programme de Fitness Urbain, en plus de monter leur équipe pour la prochaine Course de l’Escalade. Je participe également à une étude universitaire appelée « Bouger Ensemble », qui vise à élaborer un programme de sport qui permet d’intégrer athlètes en situation de handicap et athlètes sans handicap.

Pourrais-tu nous parler musique ? Qu’écoutes-tu lorsque tu t’entraînes ?

Ma librairie musicale est un vrai foutoir, bien que ce soit principalement des albums sortis entre 1960 et 2000 (désolé les enfants), avec le hip-hop et le metal qui se taillent la part du lion. J’ai en ce moment Cypress Hill “Elephants on Acid”, Suicide Silence “The Cleansing”, Terrorizer “World Downfall” et Ice Cube “The Predator” qui tournent en boucle, on peut dire que c’est plutôt de la musique plutôt énervée et brutale. Mais si je devais réduire ma librairie à cinq artistes, ce serait surement Jefferson Airplane (rock psychédélique des 60s), Morbid Angel (death metal), Iron Maiden (metal des 80s), Michael Jackson (le roi de la pop !) et Public Enemy (hip-hop des 90s).

La seule musique que j’aime quand je m’entraine est le son des barbell dans le rack, l’impact des barres chargées lourd et les grognements d’effort extrême. Je préfère m’entrainer dans le silence.

De quelle performance sportive es-tu le plus fier?

Pendant la session d’introduction au CrossFit pour William, avec Titouan, nous lui avons fait réussir son premier pullup en strict. Et là tout le monde dans la box s’est arrêté et a applaudi. C’était juste magique.

Sinon, à un niveau personnel, on a eu un cycle de 20RM deadlift mortel au cours compétiteurs à 1227. J’ai fini le cycle avec une série de 20 deadlifts, unbroken, touch and go, à 120Kg. C’est plus d’une fois et demi mon poids de corps ; je vais me souvenir longtemps des trois dernières reps, tout comme les personnes autour de moi qui m’ont entendu hurler. 

Quels sont tes objectifs d’entraînement pour cette année ?

Sortir de ma zone de confort. Je tiens la route sur le travail de force, mais tout le reste laisse à désirer. Schwarzenegger a dit que pour se débarrasser de ses faiblesses, il faut les exposer au grand jour, et c’est ce que je mets en pratique en ce moment. Je vais donc participer à des compétitions avec juste l’objectif d’arriver au bout et d’y survivre, pour y retourner et viser pas juste la survie, mais la performance.

Un “Adaptative Athlete” en particulier à suivre ?

Définitivement;

  • Jon Stoklosa, un powerlifter qui fait de la compétions non seulement aux Special Olympics mais aussi dans les divisions non-spéciales
  • Kevin Ogar, un athlète de CrossFit Invictus et instructeur du programme CrossFit Adaptive Training
  • La page Facebook de Adaptive CrossFit et son Instagram
  • Natalia Ryzhova, athlete de CrossFit
  • Chelsea Werner, championne du monde de gym aux Special Olympics et modèle
  • Smiles Taylor, 44Kgs de powerlifting, de strongman et de détermination
  • Tate Barber, athlete de CrossFit
  • Be Humble Gym, une gym de powerlifting

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